Réflexion en plein air

Aujourd'hui Khalad ne travaillait pas, il s'était levé de bonne heure après une nuit agitée mais sans...ces rêves.

Il n'arrêtait pas d'y penser depuis qu'il avait quitté le salon de thé. Apparemment les autres semblaient croire que la mort de cette fillette avait quelque chose à voir avec les rêves. Ce qu'il prenait pour un étrange coïncidence un peu folle et intrigante, prenait une tournure vraiment inquiétante.

*Il va falloir être prudent et essayer de savoir ce qui se passe réellement dans cette ville...mais...par ou commencer ?*

Khalad marchait ainsi, les mains dans les poches son baladeur MP3 sur les oreilles, au hasard dans les rues de Lahka...

Flore et Maël avaient décidé d'un commun accord de se rendre au parc pour prendre l'air tout en étant au calme. A la maison elles avaient tourné comme des lions en cage, chacune prise dans ses pensées.

Flore marchait à côté de sa cousine en papotant de tout et de rien, surtout de rien d'ailleurs. Elle évitait soigneusement les sujets auxquels elle ne cessait pourtant de réfléchir : Kara et les rêves.

"Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas? Et l'air n'est pas aussi frais que d'habitude ce matin. Cette nuit j'ai retrouvé dans mes papiers une lettre que j'ai écrite il y a quelques jours à maman. Elle a du glisser au milieu du reste et j'ai oublié de la poster."

Elle s'interrompit le temps de boire une gorgée de café dans le thermos qu'elle tenait à la main. Si elle avait retrouvé cette lettre, c'est qu'elle n'avait pas réussi à dormir de la nuit. Seule une dose massive de caféine lui permettait encore de tenir debout.

"Et j'ai pensé que je pourrais peut-être commencer à organiser des soirées à thèmes au salon, je ne sais pas quoi exactement, mais ça changerait un peu de l'ordinaire. Ca attirerait un nouveau public, ça pourrait être sympa."

Elle marchait un peu en avant de Maël et ayant tournée la tête pour vérifier si sa cousine n'était pas trop loin, percuta une personne qui arrivait en sens inverse sur le trottoir. Elle s'excusa machinalement.

"Désolée..."

Elle allait reprendre sa route, mais l’homme lui disait quand même vaguement quelque chose...

"Khalad! Je n'avais pas vu que c'était toi. Je suis affreusement dans la lune aujourd'hui. Ca va? Je ne t'ai pas fait mal au moins?"

Khalad qui avançait en regardant ses pieds n'avait pas vu venir les deux jeunes femmes. Lorsqu'il heurta Flore, ses écouteurs tombèrent et il reconnu les voix de Flore et Maëliwen.

Bonjour Flore, non c'est moi...j'étais perdu dans mes pensées sans regarder ou j'allais. Bonjour Maëliwen.

Khalad leur sourit réajustant ses lunettes qui étaient de travers après le choc.

Je suis heureux de vous voir également. Comment allez vous ? et ou alliez vous comme ça ?.

Flore fit en retour un sourire chaleureux.

"C'est ma faute, si si j'insiste. Je regardais derrière moi, c'est encore pire qu'être perdu dans ses pensées. Je m'excuse platement."

Elle s'inclina théâtralement puis se redressa en riant.

"Nous allons aussi bien que possible. Pas vrai Maël? Et nous cheminions gaiement vers le parc, pour nourrir les canards imaginaires du lac avec du pain imaginaire et rêvasser dans l'herbe. Ca te tente? Tu veux nous accompagner?"

Elle agita son thermos et ajouta, riant toujours.

"Et je partage même mon café. Tu vois tu ne peux pas refuser une invitation pareille. Du vrai café instantané préparé de mes blanches mains. Je n'avais pas envie d'en faire du vrai ce matin. Mais ne répète ça à personne, c'est un secret! Que diraient les clients du salon de thé s'ils savaient que mon péché mignon est un affreux café en poudre?"

Khalad rit de bon coeur en écoutant Flore.

Je marchais sans savoir vraiment ou aller, alors je vous accompagne avec plaisir, j'adore nourrir les canards surtout lorsqu'ils sont imaginaires et encore plus rêvasser.

Il commença à prendre la direction du parc puis se tourna vers Flore avec un petit sourire.

Par contre ne m'en veux pas si je refuse de ton fabuleux café instantané !